Faut-il vraiment être modeste pour se faire connaître ?

Une petite anecdote tirée de l’actualité de la fin 2019 pour illustrer ce titre saugrenu.

En décembre 2019 il y aurait du y avoir une cérémonie de remise de prix suite à la tenue durant l’an passé du « célèbre » concours de chronométrie.

Comment vous n’étiez pas au courant de l’existence de ce concours !

C’est peut être à cause de la non-renommée de ce concours qu’il va disparaitre… Mais il y a peut-être d’autres raisons à cette défaite. Car dans les faits la cérémonie de remise des prix a été remplacée par une soirée qui devait faire débat sur la précision dans l’univers relativement fermé des fabricants de montres. La raison  de ce changement est désespérément simple, le nombre de candidats qui devaient participer à ce concours était ridiculement faible. Donc tout concours devenait caduque. Plutôt que de simplement abandonner là le débat, la cérémonie de remise des prix a donc pris une autre forme pour célébrer la précision. Et à débattre de la nécessité ou non de comparer la précision des garde-temps mécaniques alors que le combat se situe ailleurs, la guerre du poignet a d’hors et déjà été perdue au profit des smartwatchs électroniques qui surpassent et de loin les montres mécanique en tout cas en précision et en innombrables fonctions annexes.

Mais prenons le problème par l’autre bout…

Si le concours de chronométrie (qu’il soit suisse ou non n’est pas important) avait la notoriété d’un guide Michelin il est alors certain que toutes les manufactures joueraient des coudes pour paraître au palmarès de l’année.

Mais qui connaît ce concours ?

Il n’y a guère que les initiés, peut être aussi les experts collectionneurs qui soient au courant de l’existence de ce concours. Mais allez poser la question aux nombreux clients potentiels chinois ? Aucun ne saura à quoi sert le contrôle officiel suisse des chronomètre, le COSC, le laboratoire Dubois, la Fondation TimeLab ou d’autres établissement suisse de certification, qui malgré qu’ils soient purs, justes, exacts, intransigeants, fair play au possible n’en restent néanmoins complètement inconnus du grand public.

Ainsi, le grand, le prestigieux concours de chronométrie va devoir trouver une place au musée d’horlogerie du Locle ou au célèbre MIH le musée international d’horlogerie de la Chaux-de-Fonds, il va disparaitre. Il fait désormais partie du passé et marque un tournant dans l’horlogerie. Cela confirme malheureusement le fait que les manufactures, les fabricants de montres, en bref l’horlogerie mécanique suisse, a raté un train, et elles continuent à vivre comme si les montres connectées n’existent pas.

La caste de l’horlogerie suisse continue de vivre complètement en dehors de la réalité d’aujourd’hui. Et aussi en dehors du quotidien des acheteurs de la nouvelle génération. Il y a fort à parier que si l’on estampillait une Swatch avec les 5 lettres ROLEX, il est certain qu’elles s’écouleraient aisément et qui plus est à des prix astronomiques, surtout en pays asiatique. Du au simple fait que ces 5 lettres sont mondialement connues grâce essentiellement à son marketing efficace.

A l’opposé vous êtes vous jamais demandé pourquoi les poignets des générations de « nos jeunes » restent bien souvent vides.
Voici peut-être deux ébauches de réponses à cet état de fait:

  • La traditionnelle confirmation religieuse et donc l’historique et solennelle remise de la breloque mécanique au jeune fait partie du passé et n’a plus sa raison d’être 
  • Une grande partie de la jeune génération n’a plus besoin de montrer ostensiblement un statut social, plus de montre! ni de bagnole d’ailleurs !

Reprenons la question du début : Faut-il vraiment être modeste pour se faire connaitre ?

Si vous désirez mieux vous faire connaitre, n’hésitez pas et contactez-moi, nous en discuterons.
Jean-René Gonthier