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Introduction

Années 90:
l’industrie en péril

Tout au long des années 90 et jusqu’au passage du millénaire, un vent de panique souffla sur l’industrie suisse, tout particulièrement sur celle des machines. Pendant cette décennie, pratiquement un tiers des entreprises romandes de la branche des machines-outils passa de vie à trépas.

Voici un extrait significatif du PV d’une session du Grand Conseil genevois qui illustre spectaculairement ce phénomène. Ce texte, qui tirait la sonnette d’alarme, est issu d’une motion émise par un groupe de parlementaires du Grand Conseil genevois (Christian Grobet, Christian Ferrazino, Pierre Vanek et Jean Spielmann), lors d’une mémorable session qui s’est tenue le 1er décembre 1995. Il contient ce paragraphe:

« Le Grand Conseil (genevois), vu les graves difficultés rencontrées par les activités industrielles à Genève, qui constituent un secteur important de notre économie; vu la mise en faillite de l'entreprise Tavaro, la demande d'ajournement de faillite de la SIP dont la situation paraît désespérée; vu la fermeture intervenue ces dernières années de diverses entreprises industrielles telles que Tarex, Hispano Suiza, Motosacoche, Technicair, Cuenodtherm, Sarcem, ainsi que les diminutions d'activités d'autres entreprises telles que Les Ateliers des Charmilles, ABB Sécheron, Gardy, Kugler, etc...;
vu la nécessité de mener une politique active pour préserver l'industrie genevoise et l'importance que revêt à cette fin le maintien des zones industrielles et artisanales, invite le Conseil d'Etat à lui présenter un rapport sur sa stratégie de préservation et de développement du secteur industriel à Genève et des moyens mis en oeuvre à cet effet, et à créer un fonds pour le développement de l'industrie genevoise, financé par l'Etat, les communes et la Banque cantonale.
»

(Fin de citation)

L’hécatombe

En fait le phénomène ne toucha hélas pas uniquement l’industrie genevoise des machines, mais bel et bien celle de toute la Suisse romande, et ceci dans une proportion identique. C’est ainsi que des fleurons a priori indéboulonnables du paysage industriel de notre région mordirent la poussière de la façon la plus brutale. De mémoire:

  • Aciera S.A. au Locle (fraiseuses et centres d’usinage à commande numérique),
  • Perrin Machines à Moutier (rectifieuses par coordonnées et aléseuses-pointeuses verticales),
  • Tavannes Machines à Tavannes (tours automatiques multibroches et monobroches, presses à mouler, fraiseuses),
  • Prata à Tavannes (machines spéciales pour l’horlogerie),
  • Wahli Frères à Bévilard (machines à tailler et centres d’usinage),
  • Sixis à La Neuveville (fraiseuses), Beyeler à Bussigny (presses et cisailles hydrauliques),
  • Raskin à Cheseaux (poinçonneuses et centres de découpage laser à commande numérique),
  • Alessio au Locle (équipements et accessoires de machines-outils), Safag à Bienne (rectifieuses d’outils),
  • Macor à Court (tours),
  • Dubied à Couvet (tours),
  • Prematex à Morges (tours automatiques),
  • SIM à Morges (rectifieuses pour l’industrie automobile),
  • Schaublin à Bévilard (tours et fraiseuses), etc.

La liste n’est de loin pas exhaustive. Relevons encore parmi les entreprises mentionnées dans la proposition de motion genevoise: Tarex (tours automatiques), Hispano-Swiza Machines (tours), et SIP (aléseuses-fraiseuses-pointeuses).

Bref une véritable hécatombe… En ce qui concerne la SIP et Schaublin, il convient toutefois de préciser que ces deux entreprises ont «ressuscité» spectaculairement sous une autre forme, comme nous le verrons par la suite.

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Bâtiment Tavannes Machines Co SA vers 1960.

L’usine Petermann en 1918.

Cellule d’usinage d’un tour multibroches moderne.
(Tornos Multideco)

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